Aujourd’hui la société française a manifesté pour exprimer son désaccord vis-à-vis de la politique menée par son gouvernement. Hier, c’était la société grecque; demain, ce sera une autre et ainsi de suite.
Chaque fois que je vois une société descendre dans la rue pour revendiquer quelque chose ou pour s’opposer aux mesures prises par les détenteurs du pouvoir de l’État, je me demande pourquoi cette société apostrophe les responsables politiques sans s’emparer elle-même du sujet.
Au lieu de déléguer purement et simplement le pouvoir à l’État et à ses détenteurs, pourquoi ne revendique-t-elle pas plutôt de le reprendre à sa charge?
Mon hypothèse est simple: si la société gérait ses propre affaires, elle mènerait une politique conforme à ses propres intérêts. Dans ce cas, elle n’aurait pas de raison de manifester.
Pourquoi dès lors se contente-t-elle de faire alterner les partis au pouvoir, ce qui ne fait qu’assurer le recyclage du mécontentement? Pourquoi n’assume-t-elle pas plutôt ses responsabilités politiques?
L’argument avancé au Siècle des lumières consistait à «incriminer» la complexité des affaires politiques pour légitimer leurs gestion par l’État. Il n’est plus valable. Non seulement les sociétés ont évolué depuis lors, mais nous savons désormais par avance que les détenteurs du pouvoir d’État échouent sans cesse à assumer leurs responsabilités et calquent leurs intérêts sur ceux du marché.
La crise générale actuelle trouve en effet ses racines dans la rupture de l’équilibre entre la société, l’État et le marché au profit de ce dernier, avec l’entière responsabilité de l’État.
Les revendications de la rue ne peuvent pas être satisfaites tout simplement parce que l’interlocuteur quotidien du pouvoir n’est pas la société, mais le marché.
Peut-on alors imaginer qui paierait les frais de la sortie de la crise si la société des citoyens assumait la qualité du mandant et, se constituant en corps politique — comme un parlement —, décidait directement de la direction des mesures à prendre au lieu de déléguer ce choix aux détenteur du pouvoir de l’État?
Si la société prenait conscience de cela, elle descendrait dans la rue non pour contraindre son gouvernement à quelques concessions occasionnelles en échange du consensus, mais bien pour exiger de reprendre cette qualité du mandant.
Au lieu de poser la question du déficit de la représentation politique en termes moraux, il faut bel et bien la formuler sous la forme d’un projet de changement du système politique.
Le problème de la modernité est qu’elle vie, qu’elle reste enfermé dans ses mensonges. Il faut donc commencer par une réfondation de notre arsenal gnoséologique: redéfinir les concepts tels que la démocratie, la représentation, la liberté etc. Pour enseigner les autres il faut d’abord se libérer des préjugés et des idées qui ont été utiles au 18,19,20 siècles mais qui aujourd’hui servent à la transformation de l’État en une institution sans rapport avec les intérêts de la société. Vous avez vue que l’écrasante majorité des Français se déclare contre la politique du gouvernement. Et pourtant celui ci répond: et alors!…C’est moi qui détiens la vérité absolue, qui connais mieux que les Français quel est leurs propre intérêt!!!.Ne vous inquiétez pas, le réveil de la société viendra comme le résultat de la réunion des conditions pour le changement, à savoir de l’impasse de l'”ancien régime”. Qui à mon avis ne tardera pas…(Commentaire du 20/03/2009 22:37 Par Georges Contogeorgis)
Il est très important de prendre conscience de l’enjeu: à savoir que le système politique ne devient pas représentatif par notre présence la rue ou par l’invocation de la moral (dire que le gouvernement doit servir l’intérêt de la société des citoyens), mais par son changement. Il faut commencer par reconnaitre la non représentativité du système. Le système actuel prévoie le statut privé de la société, il soutiens l’individualité privée. Pour qu’on passe à l’individualité politique il est nécessaire qu’on se situe dans un cadre politique constitué. De la participation extra-institutionnelle qui recommande que les citoyens descendent massivement dans la rue à l’institutionnalisation politique de la société des citoyens. Faut il supposer que désormais la société conteste cette forme de participation? Quoi qu’il en soit l”important est que cette institutionnalisation ou constitution politique de la société soit établit de sorte que le citoyen accède à un nouveau rôle dans le processus politique. La question majeur est toujours la même: préférons nous un système politique incarné entièrement par l’État ou partagé, du moins, avec la société des citoyens. (Commentaire du 20/03/2009 22:16 Par Georges Contogeorgis)
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